Christophe Charlier, propriétaire du Château de La Motte-Feuilly, publiera courant 2024 un livre sur le château, son architecture et les nombreuses personnalités fascinantes dont la vie a marqué son histoire. Veuillez écrire un e-mail pour les commandes anticipées du livre ou les demandes d’entretien.
La première mention d'un château à La Motte-Feuilly date de 1170. Nous ne pouvons pas confirmer si l'une des structures survivantes date de cette époque.
La construction du Château s'est étalée sur plusieurs siècles. Des études dendrochronologiques commandées par Christophe Charlier ont confirmé que la Tour Carrée date d'environ 1360, la Tour Maîtresse d'environ 1415 et la Tour Porte d'environ 1420, le tout à l'époque où le Château appartenait à la famille de Vaudenay.
La chapelle et la colonnade qui la soutient ont été construites vers 1510 par Charlotte d'Albret, certainement après la mort de César Borgia. Le reste du château était déjà dans sa structure actuelle à cette époque, comme en témoigne l'inventaire très détaillé rédigé au moment du décès de Charlotte d'Albret en 1514. Cet inventaire est d'une valeur inestimable en tant que témoignage de sa richesse et de sa réputation. Il est intéressant de noter la toute première mention d'une tapisserie de Feuilletin/Aubusson (elle en répertorie plus de soixante-dix) et l'une des premières mentions d'une table de billard.
La famille de Maussabré entreprit d'importants travaux de rénovation au XIXe siècle pour le rendre plus conforme aux exigences de l'époque : ajout de plusieurs fenêtres, assèchement des douves autour du château et abattage du mur entre la Tour Maîtresse et la Tour Porte. Ils furent probablement aussi responsables d'une grande partie de l'implantation du parc et du potager fleuri, même si nous soupçonnons que la famille Pâris de Monmartel en ait lancé le processus.
Chacune des familles suivantes a apposé ses empreintes sur la propriété, y compris le propriétaire actuel, qui a réalisé d'importants travaux de rénovation des dépendances et d'embellissement du parc et du potager fleuri.
À ce jour, nous n'avons trouvé aucune preuve que le Château ait jamais rempli sa fonction initiale de forteresse défensive, bien que les villes et châteaux voisins aient été assiégés et dévastés au cours de diverses guerres et rébellions. Le Château a aussi heureusement échappé aux recommandations de l'ingénieur chargé par le Directoire en 1794 de recenser tous les châteaux de l'Indre afin de déterminer quelles fortifications devaient être détruites pour écarter toute menace de contre-révolution. Il semble que le Château ait été le plus près d'être attaqué en juin 1944 par les troupes allemandes en représailles à une attaque clandestine contre le chemin de fer par la résistance française.
Au fil des siècles, La Motte-Feuilly a appartenu à de nombreuses grandes familles françaises, sa propriétaire la plus illustre étant certainement Charlotte d'Albret, fille d'Alain d'Albret, sœur du roi de Navarre, arrière-grand-tante d'Henri IV et épouse abandonnée du tristement célèbre César Borgia, le fils du pape Alexandre VI qui avait embauché Leonard de Vinci comme ingénieur militaire et a inspiré Le Prince de Machiavel, le roman Les Borgia d'Alexandre Dumas père et la pièce Lucrèce Borgia de Victor Hugo.
A l'origine, le Château appartenait aux familles qui régnaient sur Sainte-Sévère , à savoir les familles de Palestau, de Sully et de Brosse. Il passa ensuite par mariage à la famille de Vaudenay, originaire de Bourgogne, qui construisit les trois tours principales du château.
À la suite d'un long procès lié à l'appropriation par Claude de Vaudenay de la fortune des enfants de Culan dont il avait été désigné tuteur, les Vaudenay furent obligés d'en transférer la propriété à la famille de Culan.
C'est la famille de Culan qui vendit La Motte-Feuilly à Charlotte d'Albret en 1504. Après sa mort en 1514, la propriété fut transmise à sa fille, Louise Borgia, qui épousa Louis II de La Tremoille, qui se distingua lors des Guerres d'Italie sous Louis XII et François Ier, puis Philippe de Bourbon Busset. Il est intéressant de noter que Philippe descend d'un petit-fils de Saint Louis aîné de l'ancêtre d'Henri IV, et donc que son petit-fils César de Bourbon Busset aurait dû être déclaré roi à la mort d'Henri III, si le père de Philippe n'avait pas été le fils illégitime du Prince-évêque de Liège.
La Motte-Feuilly resta dans la famille Bourbon Busset pendant plusieurs générations puis passa par mariage à la famille de Chabannes, qui, accablée de dettes, fut obligée de la vendre à Jean Fradet de Saint Août, comte de Châteaumeillant, entre autres titres, en 1651. C'est certainement à cette époque que La Motte-Feuilly fut élevée au rang de vicomté par Louis XIV.
La Motte-Feuilly est restée dans la famille Fradet pendant deux générations puis a été transmise par mariage à la famille du Plessis-Châtillon qui l'a conservée pendant encore deux générations. Marie-Félicité de Plessis-Châtillon le vendit en 1757 à Jean Pâris de Monmartel, financier influent et immensément riche sous le règne de Louis XIV puis la régence et le règne de Louis XV. Marie-Félicité, tragiquement, fut une des personnes du dernier char amené à la guillotine pendant la Terreur, rencontrant son sort le matin du 8 thermidor an II, la veille de l'arrestation de Robespierre et la fin de la Terreur.
La Motte-Feuilly a ensuite appartenu au fils de Jean Pâris de Monmartel, Armand, le tristement célèbre marquis de Brunoy, sur les extravagances duquel Alexandre Dumas père a écrit la pièce éponyme en 1836.
En 1783, les héritiers du marquis de Brunoy vendirent La Motte-Feuilly à Denis de Maussabré, dont la famille en fut propriétaire jusqu'en 1887. C'est à cette époque que de nombreuses modifications furent apportées au château. C'est également à cette époque que George Sand publia son roman Les Beaux Messieurs de Bois Doré, installant la protagoniste féminine et son père à La Motte-Feuilly et racontant l'histoire de Charlotte d'Albret.
Jacques Pierre Alfred Dumayet rachète La Motte-Feuilly en 1887 dans le cadre d'une procédure judiciaire menée par les débiteurs de la famille de Maussabré. Sa famille sera propriétaire de La Motte-Feuilly pendant trois générations.
Dans les années 1980 et une grande partie des années 1990, le Château fut occupé par l'ANPEDA, une association dédiée aux enfants souffrant de difficultés d'élocution et d'audition à qui Marie-Louise Dumayet avait fait don du Château et de nombreuses terres en 1979.
Le Château a été acquis par la famille Borel de Bitche, une famille belgo-australienne, auprès de l'ANPEDA en 1998.
Le Château est depuis 2003 la propriété de Christophe Charlier, financier international dont la famille maternelle est originaire de la commune voisine de Sainte-Sévère.
Carte de Cassini, une carte créée dans les années 1750 par Jacques Cassini, cartographe et astronome, et son fils
Plan préparé par Pierre Lalande à la demande du Directoire dans An II de la Révolution (1794)
Le Cadastre Napoléonien
Dessin du Château réalisé par l'éminent historien régional Emile Chenon
Dessin du Château réalisé par l'éminent historien régional Emile Chenon
Gravure faite par Isidore Meyer pour Les Esquisses Pittoresques de l'Indre en 1854
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